la nuit prenait son bain d'étoiles
Les nuits de pleine lune, j'ai vu
le brouillard et la brume s'enlacer
dans les herbes.
Le ciel frôlait la terre de son haleine humide.
J'ai vu les gestes dévêtus des nageuses
nocturnes
transparaître dans l'ombre au bord de la
rivière;
leur corps phosphorescent glissait sans bruit
dans l'eau
éparpillant à loa surface des colliers de lumière
et les ondes multiples grandissaient pour
mourir
au froissement siffleur des roseaux déchirés.
Sous l'ombre noire des fourrés,
comme guettant leur proie,
j'ai vu d'immenses yeux briller, s'éteindre
et reparaître
au long fil de la rive, à des hauteurs de loups.
Les grands oiseaux de nuit passaient
et repassaient
à lourds battement d'ailes, effarouchant
les passereaux.
Le ciel charriait ses fantômes nocturnes,
la nuit prenait son bain d'étoiles